vendredi 17 juillet 2009

Freedom en Iran : la France solidaire !

Arash Derambarsh : Freedom for Iran ! (à Paris - France)

Français d'origine persane, Je suis un enfant de la révolution car né en 1979 à Paris.

Nous attendions tous avec impatience l'élection présidentielle en Iran. Cette élection avait une importance majeure : soit c’est Ahmadinejad qui passait et c'était l'impasse, soit Moussavi ou un réformateur en guise d'un Gorbatchev et cela permettait une transition vers plus de démocratie et de liberté que l'Iran attend depuis 30 ans.
Depuis la publication des résultats annonçant la réélection du président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, avec 63,3 % des voix, Mir Hossein Moussavi, 34 %, Mohsen Rezaï 1,73 % et 0,85 % pour le réformateur Mehdi Karoubi, un climat d’insurrection règne dans la capitale iranienne qui n’avait pas connu de telles violences depuis 1979.
Avec un taux de participation record de 85%, on pourrait raisonnablement se satisfaire de la volonté du peuple persan. Or, Les opposants au "président" Ahmadinejad ont dénoncé une fraude massive d’autant que la participation record au scrutin, 85 %, plaide en toute logique contre le président sortant. Les abstentionnistes qui, par leur défection au scrutin présidentiel de 2005, avaient permis l’élection de Mahmoud Ahmadinejad, se sont mobilisés massivement pour soutenir un candidat alternatif, soit Moussavi, soit Karoubi, de façon à barrer la route à la réélection du président considéré comme antisémite, belliqueux et acculturé.
C’est pourquoi, dès les résultats annoncés, des Iraniens sont descendus dans la rue. Des affrontements ont eu lieu avec les forces de police et les bassidjis, la milice islamique. Des centaines de personnes ont été arrêtées, internet a été coupé, les portables coupés et tous les journalistes remerciés (exemple de Delphine Minoui). Il reste heureusement Twitter pour contourner la dictature des Mollahs.
Aucun membre de l'OTAN n'a reconnu, à ce jour, les résultats. Les seuls à s’en féliciter ont été le Président Syrien Bachar el-Assad, son homologue Vénézuélien Hugo Rafael Chávez, le Hamas ou encore le Hezbollah. Tous des "démocrates" actifs...
Cette élection est considérée comme une escroquerie électorale, un hold up et un coup d’Etat. En effet, le taux de participation a dépassé 100% dans 30 villes d'Iran et dans au moins 200 bureaux de vote à travers l'Iran, on a enregistré des taux de participation de 95% ou plus, ce qui est scientifiquement impossible.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que les listes électorales n'existent pas en Iran.
Cette élection est décisive pour la paix dans le monde et le peuple iranien doit avoir la possibilité de se saisir de son destin. Toute théocratie est antidémocratique par nature et la France a toujours montré la voie en séparant strictement l'Etat de la religion.
La Perse a 4000 années d'Histoire et de civilisation. Nous croyons au rayonnement et au génie du peuple iranien. Les iraniens ne sont pas antisémites et n’ont rien à voir avec les intégristes. C'est dans ce cadre que la France, l'Union Européenne, les Nations Unies et le G20 doivent clarifier leur position sur la situation iranienne. L'enjeu est de taille et seule la communauté internationale peut aujourd’hui relayer la volonté du peuple iranien.
Manifester reste un droit fondamental et une liberté. Et sanctionner ce droit par la peine de mort nous ramène à des périodes bien sombres que le monde occidental a hélas connus. Nous n’avons pas le droit de rester inerte. Il ne s’agit pas d’une ingérence mais de l’application de la charte des Nations Unies dont l’Iran est signataire.
Ce régime est à bout de souffle et la très grande majorité des iraniens souhaitent le changement du régime islamique, rejettent le Guide suprême Khamenei et la théocratie.
Le lundi 15 juin, il y a eu deux millions de personnes pour une manifestation interdite à Téhéran là où même il y en a eu seulement un million en 1979 pour Khomeiny, c'est-à-dire deux fois plus de monde qu’au début de la révolution islamique.
Quand un Etat condamne son peuple et l'assassine, c’est à la communauté internationale d’agir. Faute de quoi, l’Esprit de Munich aura, une fois de plus triomphé. Or, Ahmadinejad c’est à plus ou moins long terme, la fuite en avant, la guerre.
Faut-il rappeler l’interpellation de Sir Winston Churchill à la Chambre des Communes en 1938 après les accords de Munich : « Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre ».
Nous étions plus de 10000 personnes à la Bastille (Paris), dimanche 28 juin, pour dire que l'Iran ne doit pas être le visage de l'antisémitisme, de la théocratie et de la violence contre les femmes. Et nous tenions à marquer notre solidarité pour ces jeunes et ces femmes qui se battent actuellement pour la Liberté au péril de leur vie.
Arash Derambarsh